Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 4, éd. Boiteau, 1876.djvu/165

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être, suivant la pensée d’un grand Saint, qui nous dit que ceux qui servent à l’autel doivent être exempts de tous impôts et de toutes taxes.

    a plus aujourd’hui de difficultés, tout le corps de l’Église de France s’étant lui-même soumis à payer le dixième de ses revenus, sous le titre de décime, et de payer encore extraordinairement pour les neuf autres parts à proportion des besoins. — La répartition de ces deux espèces d’impositions est faite par les Prélats ecclésiastiques et autres ecclésiastiques de réputation, ce qui porteroit à croire qu’elle est toujours très-équitable ; mais l’expérience y est contraire… L’autorité et le crédit du clergé n’ont pas permis de penser que cette taxe pût être imposée par les laïques ; ainsi on l’a laissé se taxer lui-même. Cependant on voit communément qu’un bénéfice de 100,000 liv. de rente paye 1,500 liv. pour toutes décimes et qu’une communauté de 30,000 liv. de revenu paye 6 à 7,000 liv. Les curés sont encore plus vexés que tous les autres par proportion. » (Mém. de Boulainvilliers, 6e mém., 1727, t. II, p. 201.)

    Dès la troisième année de la fatale guerre de 1688 à 1697 contre le prince d’Orange, le Roi avait dû écrire à l’archevêque de Paris : « Mon cousin…, comme j’ay esté informé qu’il y a beaucoup d’argenterie dans les églises au-delà de celle qui est nécessaire pour la décence du service divin, dont la valeur étant remise dans le commerce apporteroit un grand avantage à mes sujets, je vous fais cette lettre pour vous exhorter à examiner ce qu’il y a d’argenterie dans chaque église de votre diocèse…, vous assurant que vous ferez chose qui me sera fort agréable et fort utile au bien de mon État, d’ordonner qu’elle soit portée dans mes monnoies pour être converties en espèces d’or et d’argent, la valeur en être payée comptant sur le pied porté par ma déclaration du 14 décembre dernier à ceux qui l’apporteront, et ce qui proviendra de ladite argenterie superflue être ensuite employé au profit des églises à laquelle ladite argenterie appartenoit. » (8 février 1690.) — Le 16 février suivant, l’archevêque de Paris écrivoit au clergé tant régulier que séculier de son diocèse pour l’inviter à se conformer aux ordres du Roi ; ce qui se faisoit dans le diocèse de Paris devait évidemment se faire dans tous les autres. — Voy. p. 156, note 79.