Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 4, éd. Boiteau, 1876.djvu/177

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Le Roi, en souriant. — C’est moi, Monsieur, qui serai votre nouveau malade ; je vous prie, guérissez-moi donc promptement.

M. Fagon. — Votre Majesté, Sire, n’a pas besoin de mes remèdes, étant maître de la beauté qui l’engage ; mais je prends la liberté de lui dire, qu’un grain ou deux d’amour de plus pris par excès, sont capables de lui faire bien du mal, et même de lui affoiblir le reste du corps.

Le Roi. — Je vous entends, Monsieur ; nous n’en prendrons pas plus qu’il n’en faut pour se bien porter. Adieu, je vous quitte, voilà M. de Pontchartrain.

ENTRETIEN X.

Le Roi, et Monsieur de Pontchartrain, ministre d’État.

Le Roi. — Eh bien, Monsieur, aurons-nous de l’argent ?

M. de Pontchartrain. — Sire, en exécution de vos ordres, nous nous sommes assemblés extraordinairement, pour tâcher de trouver à Votre Majesté les sommes qu’elle demande, nous avons longtemps délibéré…

Le Roi. — Il ne falloit pas perdre tant de temps à délibérer, et passer promptement aux effets pour remplir nos coffres.

M. de Pontchartrain. — Nous le souhaitons tous ardemment ; mais…

Le Roi, se fâchant. — Mais, mais ; ne vous ai-je pas dit que quand j’ai commandé, je ne veux pas qu’on me contredise.