Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 4, éd. Boiteau, 1876.djvu/186

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Le Roi, se frottant le front. — Je consentirois avec joie, si cela se pouvoit ; mais chacun se révoltera d’abord contre ce nouvel impôt, particulièrement les médecins et les apothicaires qui crieront comme des diables.

M. de Pontchartrain. — Sire, il suffit d’avoir votre consentement, nous les réduirons comme les autres.

Le Roi. — Monsieur, je ne sais ce que je dois faire : mon confesseur m’a rapporté que tous les saints du Paradis crient contre moi comme des enragés d’avoir osé taxer le service divin[1].

M. de Pontchartrain. — Cela se peut-il, Sire ?

Le Roi. — Il n’y a rien de plus vrai, Monsieur ; mais que le Père Bobinet, confesseur du Père de la Chaise qui est mort depuis peu, a été député de l’assemblée céleste pour m’en avertir.

M. de Pontchartrain. — C’est cependant, Sire, le dernier moyen que nous avons trouvé pour avoir de l’argent.

Le Roi. — Morbleu, Monsieur, je suis au

  1. L’auteur veut sans doute parler du tarif imposé au Clergé le 10 juin 1693 pour les droits à payer à l’occasion des mariages, sépultures, baptêmes, etc. — Voici, par exemple, l’article relatif aux mariages : bans, 30 sols ; fiançailles, 40 ; célébration du mariage, 6 liv. ; certificat de publication des bans, 5 liv. ; honoraires de la messe de mariage, 30 sols ; pour le vicaire, 30 sols ; pour le clerc des sacrements, 20 sols ; la bénédiction du lit, tant pour celui qui la fait que pour le clerc qui l’assiste, 30 sols, soit en totalité 20 liv., soit de 60 à 80 francs de notre monnoie.