Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 4, éd. Boiteau, 1876.djvu/187

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désespoir de voir les côtes de France bombardées par les Anglois et les Hollandois[1]. Je voudrois n’avoir jamais vu Tourville[2] qui m’a conseillé de mener ma flotte dans la Méditerranée : les alliés en ont bien su profiter et n’auroient pas fait de même[3].

  1. Il y a peu de numéros de la Gazette de France de cette époque où il ne soit parlé des incessantes incursions des Anglois sur nos côtes ; mais nos nombreux corsaires leur faisoient bonne guerre, et ce que la Gazette enregistre surtout ce sont nos succès. — Voy. les notes suiv.
  2. Anne Hilarion de Constantin, comte de Tourville, célèbre par ses actions sur mer, fut fait lieutenant-général des armées du Roi et vice-amiral du Levant en 1689 (Gaz. de France). Souvent vainqueur des Anglois et des Hollandois, notamment en 1690 (Gazette du 27 juillet), il fut repoussé par les Anglois le 7 juin 1692. Maréchal de France en 1693, il mourut à Paris dans la nuit du 7 au 8 mai 1701.
  3. Gazette de France du 19 mars 1695 : « On a eu avis de Livourne que les vaisseaux du Roy le Content et le Trident, commandez par le comte du Chalard et le sieur d’Aulnay, avoient esté attaquez par six vaisseaux de guerre anglois, » et contraints de se rendre après une résistance désespérée qui ne dura pas moins de deux jours.

    Gazette du 2 juillet (Toulon, 19 juin) 1695. — « Les ennemis ne paroissent plus sur nos costes, et on a appris que leurs grands préparatifs et une flotte si nombreuse n’ont abouti jusqu’à présent qu’à transporter en sûreté quelques troupes en Catalogne. »

    Gazette du 17 septembre (Marseille, 5 septembre) 1695. — « L’armée navale des alliez, après avoir jeté inutilement 2,500 bombes dans Palamos, partit le 27 du mois dernier et parut le 30 devant Toulon avec environ cent bastimens, parmy lesquels il y avoit 55 vaisseaux de guerre ou frégates. » — A Toulon, à la Ciotat, à Marseille et dans les autres ports de la côte, le maréchal de Tourville, en Provence le comte de Grignan prirent toutes les mesures nécessaires pour empêcher le débarquement des ennemis qui, fort heureusement, furent éloignés par une tempête.