Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 4, éd. Boiteau, 1876.djvu/191

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Le Roi. — Eh bien, mon cousin, comment vous portez-vous ?

M. l’Archevêque. — Fort bien, Sire, au chagrin près.

Le Roi. — Comment un prélat comme vous peut-il avoir du chagrin ? Vous vivez plus content dans votre diocèse que moi dans mon Louvre.

M. l’Archevêque. — Sire, les apparences sont fort trompeuses, car la paix et la tranquillité n’y règnent pas toujours.

Le Roi. — Quel est donc le sujet de votre inquiétude ?

    M. Thibaudier n’est que conseiller. Voici un passage bien curieux tiré de Polyandre, histoire comique (1648), attribué à Ch. Sorel ; il nous conduit au bal chez un riche financier : «… Force chaises et tabourets avoient esté mis partout. Les dames et les demoiselles les plus qualifiées estoient assises au premier rang, et il y avoit quelques femmes que la beauté et la jeunesse mettoient à l’égal des filles. Elles faisoient plus d’un demi cercle, qui laissoit de l’espace pour danser, et derrière il y avoit des dames plus âgées qui, par leurs ajustemens et leur contenance estudiée, témoignoient qu’elles prétendoient encore à la bonne mine et qu’elles ne pensoient point estre au rebut. Quelques hommes estoient assiz en confusion parmy elles, et vers la porte il y en avoit une grosse foule qui estoient debout. Les plus galands, refusans des chaises, quoy qu’ils fussent gens de condition, estendoient leurs manteaux par terre et s’alloient coucher aux pieds des belles dames, où ils se trouvoient encore trop honorez, et tantost les uns, tantost les autres estoient pris pour danser, » pp. 178-180. — Voy. l’Introduction à notre édition du Dict. des Prétieuses, de Somaize (Bibl. elzev.), et la préface de notre ouvrage Précieux et Précieuses, 1 vol. in-8o. Paris, Didier. — Voy. aussi dans les Mémoires de Louis XIV le refus d’une « chaire à dos » sollicitée par Monsieur, pour Madame, et les motifs de ce refus.