Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 4, éd. Boiteau, 1876.djvu/190

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

nous venons de faire, de me trouver au plus tôt de l’argent, et surtout n’y manquez pas.

M. de Pontchartrain. — Sire, j’y ferai de mon mieux.

ENTRETIEN XI.

Le Roi, Monsieur de Chanvalon[1], archevêque de Paris, et son Page.

Le Page. — Sire, M. l’Archevêque de Paris demande s’il n’incommodera point Votre Majesté.

Le Roi. — Où est-il ?

Le Page. — Sire, il est en bas où il attend vos ordres.

Le Roi. — Qu’on le fasse monter.

M. l’Archevêque, en entrant. — Sire, je vous demande pardon si j’interromps Votre Majesté.

Le Roi, le saluant. — Ah ! mon cousin, ne parlez pas de cela, je sens une joie parfaite de vous voir. Page, donnez un siége.

M. l’Archevêque s’assied sur un siége pliant[2].

  1. Sur Harlay de Champvalon, archevêque de Paris, voy. la table.
  2. Grande question que la question des siéges. Chez le Roi ou la Reine, les duchesses seules et les femmes d’ambassadeur avoient les honneurs du tabouret. Dans le monde, les femmes de qualité pouvoient avoir des fauteuils ; mais une femme plus qualifiée, comme la duchesse de La Meilleraie, par exemple, lorsqu’elle étoit à Nantes dans le gouvernement de son mari, s’asseyoit volontiers sur le dossier de son fauteuil pour être plus élevée que les autres dames. On se rappelle la colère de la comtesse d’Escarbagnas contre Criquet, son laquais, qui, lorsqu’elle lui dit d’approcher un siége pour M. Thibaudier, apporte une chaise. — « Un pliant, petit animal, » lui dit-elle tout bas.