Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 4, éd. Boiteau, 1876.djvu/193

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a été fort loin, et qui nous rendra ennemis pour la vie.

Le Roi. — Au sujet de quoi, mon cousin ?

L’Archevêque. — Sire, c’est au sujet de l’abbé Quélus[1], qui fit dernièrement son premier sermon aux grands Cordeliers[2]. Tout l’auditoire parut content de lui, à la réserve de quelques personnes de qualité de mes amis, qui trouvèrent à redire à plusieurs propositions qu’il avança, condamnées par les conciles de Trente et de Vienne, et tout-à-fait damnables, mais que cet Evêque trouva excellentes, qui sont des sentiments nouveaux en matière de religion. Rome, jalouse de tout ce qu’elle enseigne, ne peut souffrir une autre doctrine que la sienne.

Le Roi. — Eh ! quels sont ces sentiments nouveaux ?

L’Archevêque. — Sire, ce sont ceux du quiétisme[3], dont votre royaume est rempli, tant

    dans ses dernières années, ajoute que « les chagrins de cette assemblée l’achevèrent. » Le 6 août, on le trouva mort, étendu sur un canapé dans sa maison de Conflans… « M. de Noyon eut son cordon bleu. »

  1. L’abbé de Caylus, frère du chevalier de Caylus qui épousa Mlle de Villette, fille du cousin-germain de Mme de Maintenon. Il devint évêque d’Auxerre, après avoir été aumônier du Roi ; il avoit refusé l’évêché de Toul.
  2. Les Cordeliers dits du Grand Couvent avoient leur maison dans la rue de l’Observance, quartier du Luxembourg. Les Cordeliers de l’Ave Maria avoient leur couvent, rue des Barres, quartier Saint-Paul, et les Cordeliers, sans épithète, rue de Lourcine, quartier de la place Maubert.
  3. « La dispute du quiétisme est une de ces intempérances d’esprit et de ces subtilités théologiques qui n’auroient laissé aucune trace dans la mémoire des hommes sans le nom des deux illustres rivaux (Bossuet et Fénelon) qui combattirent. » (Siècle de Louis XIV.) — Mme Guyon, la