ENTRETIEN XXV.
Monseigneur le Dauphin, la Princesse de Conti, et Monsieur Bontems.
Monseigneur. — Ah ! c’est vous, Monsieur Bontems, comment vous portez-vous ?
M. Bontems. — Monseigneur, comme le plus humble de vos serviteurs ; votre santé me paroît aussi très-parfaite.
Monseigneur. — Oui, Dieu merci, vous voyez un chasseur qui vient de descendre de cheval.
M. Bontems. — Eh bien, mon Prince, la chasse a-t-elle été favorable ?
Monseigneur. — Nous avons tué deux ou trois loups, ce qui nous est assez rare dans la forêt de Saint-Germain, qui n’est pas bien féconde en ces espèces d’animaux.
M. Bontems. — Parbleu, Monseigneur, voilà une belle victoire ! diable, deux ou trois loups ? la prise n’est point méchante.
Monseigneur. — J’en suis assez content.
M. Bontems, se tournant vers la Princesse de Conti. — Et vous, Madame, quelle est la chasse que Votre Altesse aime le plus ?
La Princesse, en riant. — Monsieur, c’est celle des plats et des verres.
M. Bontems. — Ma foi, Madame, c’est la plus douce, et celle qui fatigue moins le corps.
Monseigneur. — Monsieur, le Roi est-il ici ?
M. Bontems. — Oui, mon Prince, Sa Majesté est seule dans son cabinet.