Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 4, éd. Boiteau, 1876.djvu/236

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Monseigneur, à la Princesse. — Madame, avançons, le Roi est sans compagnie.

La Princesse. — Allez toujours devant, je vous suis dans un moment.

ENTRETIEN XXVI.

Le Roi et Monseigneur.

Le Roi. — Vous voilà donc enfin arrivé ; je vous attends depuis hier. Comment vont les affaires à Versailles ?

Monseigneur, d’un air indifférent. — Ma foi, je ne sais, Sire ; Votre Majesté pouvoit le demander au Gouverneur, qui vient de partir de Meudon.

Le Roi. — Quoi, Bontems est ici ! Il y est donc venu sans que je l’aie su ?

Monseigneur. — Oui, sans doute, je viens de parler à lui.

Le Roi. — C’est que j’étois peut-être embarrassé quand il y est venu.

Monseigneur. — Cela se peut.

Le Roi. — Qui est donc avec vous, mon fils ? êtes-vous seul au château ?

Monseigneur. — Non, Sire, la princesse de Conty est avec moi.

Le Roi. — Où est-elle donc, qu’elle ne paroît point ?

Monseigneur. — Sire, elle est dans l’antichambre, où elle regarde quelques peintures de défunt Mignard[1], elle ne peut tarder à venir.

  1. La Gazette de France du 4 juin 1695 dit : « Le 29 du mois dernier, le sieur Pierre Mignard, premier peintre du Roi, fameux par beaucoup d’excellents ouvrages, mourut