Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 4, éd. Boiteau, 1876.djvu/320

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celui d’être sous une conduite si distinguée. » J’allois répondre au marquis, quand j’en fus empêchée par les ordres de Votre Majesté qui me prioit de venir à Versailles, et je vous puis assurer, Sire, continua la marquise, que je conserve toujours pour cette aimable mignonne beaucoup d’estime. — Et moi aussi, dit le Roi, depuis le premier moment que je la vis à l’entrée de l’abbaye où j’étois en carrosse, et je fis demander si vous étiez à Saint-Cyr. Cependant cette belle enfant me parla avec une charmante modestie qui me toucha le cœur ; mais comme je commence à renoncer aux plaisirs des sens, j’en ai seulement gardé l’idée. — Il n’y a pas, Sire, dit madame de Maintenon, bien loin de l’idée au cœur ; l’on peut facilement les unir ensemble. — J’entends très-bien, madame, répliqua Sa Majesté, vos expressions ; elles sont fort sensibles ; mais comment aimer les autres, quand l’on ne s’aime plus soi-même ? »

La marquise, qui voyoit qu’une conversation d’amourette chagrinoit Notre Majesté, changea de discours et lui parla des affaires de la guerre, et sur les ordres de son royaume, comme de pourvoir à la subsistance des curés et des vicaires perpétuels[1], afin qu’ils n’eussent point

  1. Quand les églises paroissiales ont été unies à des chapitres séculiers ou réguliers ou à d’autres bénéfices, les titulaires de ces bénéfices prennent le titre de curés primitifs. Les vicaires qui desservent les paroisses au lieu des curés primitifs doivent être perpétuels ; par déclaration du Roi du 15 janvier 1731, les vicaires perpétuels ont le droit de prendre en tous actes la qualité de curés. (Loix ecclés. de France, par Louis d’Héricourt, 1 vol. in-fol., 1771, p. 420, col. 1.) — Les titulaires des bénéfices ne