Page:Byram - Petit Jap deviendra grand !, 1908.pdf/219

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
189
dans les champs de bataille (suite)

sous prétexte que parmi eux pouvaient se cacher des espions venus du nord. Le châtiment s’affinait parfois d’une cruauté inouïe. C’est ainsi que beaucoup de ces malheureux, à genoux, les pieds liés, creusaient leur tombe où on les ensevelissait vivants, la tête en bas ; que d’autres, surtout les interprètes chinois au service des Russes, ayant la peau du visage et de la poitrine cruellement décollée, étaient abandonnés alors, les chairs déchirées et pantelantes, à la voracité des chiens et des corbeaux.

Chiens et corbeaux ! ces bêtes viles et voraces n’ont pas encore déserté les champs de bataille[1]. Des vols entiers planent sur cette plaine et incessamment y plongent ; des meutes affamées la parcourent, dans l’espoir d’y découvrir quelques reliefs de leurs atroces et fantastiques régals de jadis. Je les dérange et les effraie sur cette fameuse colline Poutiloff, qui borde le Cha-ho et que

  1. Juillet 1906.