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petit jap deviendra grand !

den une ville nouvelle et presque propre ; et c’était là une rude et fameuse tâche, vous pouvez m’en croire !

Bourbier immonde au temps du dégel et des pluies, dunes de sable empuanti et aveuglant à l’époque des vents et de la saison sèche, telle était la ville.

Les 3 kilomètres qui la séparaient de la station constituaient pour le voyageur le plus atroce calvaire qu’il fût. C’était une mare presque ininterrompue, aux profondeurs insoupçonnées, inquiétantes, où la voiture par intervalles s’enlisait jusqu’aux moyeux dans un éclaboussement de vase qui l’enveloppait toute. Ou bien encore, sur cette même piste tout à coup desséchée par les vents et le soleil, coupée d’ornières profondes et dures, c’était alors, dans la voiture chinoise aux primitifs et massifs ressorts de bois, un cahotement, un brimbalement à décrocher l’âme, à rompre les os, avec, en plus, l’étouffement de la poussière âcre soulevée par épais nuages.