Page:Byram - Petit Jap deviendra grand !, 1908.pdf/356

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
326
petit jap deviendra grand !

voir ce malaise indéniable qui sévit sur tant d’industries autrefois prospères, à voir ces nombreuses portes qui se ferment et ces bras plus nombreux encore laissés sans travail, à voir ce spectacle lamentable qui toujours se renouvelle : d’une part des industriels mangeant leurs capitaux, d’autre part des ouvriers qui ne peuvent vivre !

Ce tableau est-il trop noir ? Je le voudrais, je le crois, et peut-être suis-je encore sous l’empire de cette vive impression pessimiste résultant d’un séjour attentif dans ces pays neufs, si vastes, où j’ai vu la place de la France si petite ; où nous n’apparaissons à l’indigène que comme un peuple insignifiant et chétif, en raison de l’indigence de nos entreprises, de l’insuffisance et de la timidité de nos nationaux, noyés dans le flot croissant des étrangers ; où, pour ceux-ci, Anglais, Allemands, Américains, nous sommes des adversaires peu dangereux qu’on ne craint pas, des gens qu’on néglige, qu’on oublie même tout à fait ou que l’on veut bien se