Page:Byram - Petit Jap deviendra grand !, 1908.pdf/83

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
53
de fusan à séoul

Ils fument plus qu’auparavant, m’a-t-on dit. Je le crois, mais parallèlement, grâce à de nouveaux impôts, le prix du tabac augmente. Pauvres gens, que feront-ils quand ils n’auront plus d’argent, et ce terme est proche ? « Ils travailleront ! » réplique un Japonais sévère.

Cependant, les Japonais, nos compagnons de voyage, se sont humanisés ; ayant dormi, ayant mangé, leur humeur participe à la satisfaction évidente qui s’étale sur toute leur personne. Est-ce peut-être aussi que l’ennui les gagne ? Ils daignent débarrasser un coin de la banquette, le désignent d’un geste au Coréen qui, docilement, s’approche, salue, remercie et se fait petit, très petit, n’osant même pas occuper tout entière la place que tardivement on lui offre. Le Japonais parle et le Coréen répond, tout fier de l’honneur qu’on lui fait ; et dans son attitude, dans sa physionomie, dans sa voix rien ne paraît de son ressentiment intime ni de sa peine : s’il souffre, il se con-