Page:Byram - Petit Jap deviendra grand !, 1908.pdf/85

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
55
de fusan à séoul

main dans l’express de Séoul. Quand le train stoppe à la petite station de Tenan, un cortège cérémonieux venu de l’intérieur atteint la gare. Chaises à porteur précédées de cavaliers, d’oriflammes et suivies d’une foule respectueuse. De ces chaises un Yang-bane (mandarin) et des femmes descendent ; on s’empresse autour d’eux, on se précipite, tous les gens de la suite se disputent l’honneur de les approcher, de les soutenir, d’enlever leurs bagages. Des violes très aigres grincent, des pétards éclatent. Mais brusquement sur le trottoir de la voie le tableau change. Là-bas ils étaient chez eux, en Corée ; ici dans cet express ils sont au Japon et avec brutalité on le leur démontre. Toute la suite nombreuse et bruyante qui les accompagne est impitoyablement et durement rejetée ; les colis nombreux et le personnel qui s’embarque sont dispersés au hasard des wagons ouverts ; le mandarin, ses femmes et son fils sont poussés, pêle-mêle, avec des ballots, dans le train qui déjà repart.