Page:Byron - Œuvres complètes, trad. Laroche, II.djvu/17

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détruites, ce sont là des maux étranges pour ceux qui n’ont jamais courbé le front sous le glaive d’un vainqueur. De quel œil vos bourgeois fugitifs verront-ils de loin l’incendie dévorer leurs villes, et les flammes jeter sur la Tamise épouvantée leurs rougeâtres reflets ? Ne t’en indigne pas, Albion : car elle t’appartenait la torche qui, du Rhin jusqu’au Tage, alluma de semblables bûchers. Quand ces calamités viendront à fondre sur tes rivages, demande-toi qui, de ces peuples ou de toi, les a plus méritées. Le sang pour le sang, telle est la loi du ciel et des hommes ; et c’est en vain qu’elle déplorerait les suites de la guerre, celle qui la première en donna le signal. »

1 Cette fière philippique contre lord Elgin, dont la collection de marbres athéniens a été achetée par l’Angleterre, en 1816, au prix de 55,000 l. st., fut écrite à Athènes en mars 1811, et devait paraître avec les Souvenirs d’Horace ; mais, comme cette satire, elle fut supprimée par l’auteur pour des motifs qu’on comprendra facilement. Elle parut pour la première foison 1828. Certes, rien de moins étonnant que l’âme de lord Byron ait été puissamment émue à la vue du Parthénon ainsi dépouillé ; mais peut-être est-il permis de dire toutefois que si ces précieux marbres fussent restés à Athènes, ils eussent sans doute péri au milieu des scènes de violence dont cette ville a été le théâtre, tandis que leur présence en Angleterre, où tout le monde peut les admirer, a déjà eu les plus heureuses influences sur les beaux-arts. Les allusions politiques contenues dans ce poëme n’ont pas besoin de beaucoup de développements ; il contient en outre plusieurs vers que l’auteur aurait désapprouvés sans doute après plus mûre réflexion, mais qui, dans leur ensemble, offrent un échantillon trop remarquable de la vigueur satirique de lord Byron, pour pouvoir être omis dans une édition complète de ses œuvres.

2 Les beaux vers qui commencent ce poème jusqu’au paragraphe « C’est ainsi que dans le temple de Pallas, » parurent pour la première fois au commencement du troisième chant du Corsaire, l’auteur ayant abandonné sa première idée de publier cette énergique satire.

3 Socrate but la ciguë peu de temps avant le coucher du soleil ( heure des exécutions à mort ), malgré les prières de ses disciples, qui le suppliaient d’attendre au moins l’heure officielle.

4 Le crépuscule, en Grèce, est plus court que dans nos climats ; les jours sont aussi pins longs en hiver, plus courts en été.