Page:Byron - Œuvres complètes, trad Paris, 1830.djvu/117

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100. Ainsi, quelquefois, s’aveuglent les parens ; malgré toute leur vigilance de lynx, ils ne savent pas que le public malin s’amuse de l’histoire de la maîtresse du jeune Hopeful, ou de l’amant de miss Fanny. Enfin, quelque escapade scandaleuse vient déranger le plan de vingt années ; tout est perdu : alors la mère crie, le père jure et demande pourquoi diable il a des héritiers.

101. Mais Inès était si soupçonneuse et si clairvoyante, que je suis forcé de penser qu’en cette occasion elle avait quelque motif secret d’abandonner Juan à cette nouvelle tentation. Quel était ce motif ? c’est ce que je ne pourrais dire. Peut-être voulait-elle ainsi couronner son éducation, ou bien encore ouvrir les yeux de Don Alphonso, dans le cas où il aurait eu de la vertu de sa femme une opinion exagérée.

102. Un jour, c’était un jour d’été, — c’est vraiment une saison dangereuse que l’été, et même le printems, depuis les derniers jours de mai. Nul doute que le soleil n’en soit la cause efficace ; mais en tout cas, on peut dire et demeurer convaincu, non pas de trahison, mais bien de véracité, qu’il est des mois dans lesquels la nature se plaît à répandre les plaisirs. Si celui de mars a ses lièvres, mai doit avoir son héroïne[1].

  1. M. A. P. a traduit : « Il est des mois où la nature se complaît dans certains caprices : mars est renommé pour ses lièvres, mai veut qu’on parle de ses héroïnes. » Byron semble avoir employé l’expression héroïne, parce qu’elle forme un jeu de mots avec celle de hare, lièvre, qu’on prononce hère.