Page:Byron - Œuvres complètes, trad Paris, 1830.djvu/133

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151. « Voilà donc le motif de ce voyage imprévu, de cette affaire indispensable avec votre procureur, ce modèle de bassesse qui se tient droit là-bas comme s’il commençait à sentir qu’il a joué le rôle d’un fou. Je vous méprise tous les deux, mais l’infamie de sa conduite est encore plus inexcusable ; puisqu’il n’a certainement agi que pour percevoir ses amendes odieuses, et nullement par un sentiment d’intérêt pour vous et pour moi.

152. « S’il est ici pour dresser un acte, n’empêchez pas ce brave monsieur de procéder ; vous avez mis cet appartement dans un bel état ; — il s’y trouve de l’encre et une plume pour vous, quand vous le désirerez. — Ayez soin de tout mentionner avec précision, je ne veux pas que vous receviez pour rien des honoraires. — Mais comme ma femme de chambre est déshabillée, veuillez mettre à la porte vos espions. — Oh ! dit en sanglotant Antonia : je veux leur arracher les yeux.

153. « C’est ici le cabinet, là la toilette, de ce côté l’antichambre. — Cherchez dessus, dessous : voilà le sopha, le grand fauteuil, la cheminée ; — on pourrait bien y cacher un amant, mais je voudrais dormir ; faites, je vous prie, moins de bruit, jusqu’à ce que vous ayez découvert le trou secret qui renferme ce cher trésor. Alors veuillez m’en donner aussi le plaisir.

154. « Et vous, hidalgo, qui venez de faire planer des soupçons sur moi, et de la honte sur tous