Page:Byron - Œuvres complètes, trad Paris, 1830.djvu/134

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ces visages, ayez la complaisance de me faire connaître — quel est celui que vous cherchez ! Comment le nommez-vous ? de quelle famille ? Montrez-le-moi ? — Sans doute il est jeune et agréable ? — Il est grand ? Parlez et prouvez que vous avez eu de justes motifs pour ternir ainsi ma réputation.

155. « Au moins peut-être, il n’a pas soixante ans ; il serait à cet âge trop vieux pour être mis à mort, ou pour éveiller la jalousie d’un mari aussi jeune que vous. — (Antonia ! donnez-moi un verre d’eau.) Je rougis d’avoir répandu des larmes, elles sont indignes de la fille de mon père ; ma mère pouvait-elle prévoir en me mettant au monde que je tomberais au pouvoir d’un monstre !

156. « Mais c’est peut-être d’Antonia que vous êtes jaloux ? Vous avez vu qu’elle dormait à mes côtés quand vous frappâtes à la porte avec votre suite. Regardez où vous voudrez, nous n’avons rien à vous cacher, monsieur : une autre fois seulement, je l’espère, vous nous avertirez ; ou, par égard pour la pudeur, vous attendrez un instant à la porte, afin de nous permettre de nous habiller pour recevoir une aussi bonne compagnie.

157. « J’ai fini, monsieur, je cesse de parler. Le peu que j’ai dit doit assez vous apprendre qu’une ame pure sait dévorer en silence des torts dont elle ne pourrait parler sans rougir. — Je vous livre comme auparavant à votre conscience ; un jour elle vous demandera raison de vos procédés