Page:Byron - Œuvres complètes, trad Paris, 1830.djvu/151

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

je dois, dans le douzième chant, parler de l’endroit où vont tous les méchans.

208. Mais après tout, si quelqu’un est assez sourd à son propre intérêt pour mépriser cet avis ; si, poussé par un esprit mal fait et ne croyant ni mes vers ni ses propres yeux, il s’écrie encore qu’on ne découvre dans cet ouvrage aucun but moral, je lui dirai, s’il est prêtre, qu’il est un menteur, et s’il est officier ou critique, qu’il est également — dans l’erreur.

209. J’attends l’approbation du public et je le conjure de prendre pour lui les préceptes que j’ai eu soin de mêler ici à l’agréable (ainsi l’on donne un morceau de corail aux enfans quand ils font leurs dents). Cependant, comme ils voudront sans doute rassembler mes titres à la couronne épique, et dans la crainte de la malveillance de quelques farouches lecteurs, j’ai déjà suborné le journal de ma grand-mère, la Revue Britannique.

210. J’envoyai mon offre dans une lettre adressée à l’éditeur, et il m’en remercia par le suivant courrier. — Je suis donc son créancier pour un bel article. Cependant, s’il juge à propos de rebuter ma tendre muse, s’il rompt tout d’un coup ses engagemens, s’il proteste qu’il n’a pas reçu ce qu’elle m’a coûté, et trempe sa plume dans le fiel et non dans le miel, tout ce que je puis dire, — c’est qu’il a mon argent.

211. Grâce à cette seconde sainte-alliance, je puis, je l’espère, compter sur le public et défier