Page:Byron - Œuvres complètes, trad Paris, 1830.djvu/152

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tous les autres magasins de sciences et arts, quotidiens, mensuels ou trimestriels. Je n’ai pas essayé d’augmenter le nombre de leurs cliens parce qu’on m’assura que mes efforts seraient superflus, et que l’Édimburg et la Quarterly Review faisaient souffrir le martyre aux auteurs qui différaient avec eux de sentimens.

212. « Non ego hoc ferrem calida juventa, consule Planco, » disent Horace et moi. Je fais cette citation pour assurer qu’il y a six ou sept bonnes années (long-tems avant de songer à dater mes lettres de la Brenta), j’étais plus disposé à répondre à tous les coups, et que je n’aurais jamais souffert des choses de ce genre, dans mon ardente jeunesse, Georges III étant roi.

213. Mais aujourd’hui, à trente ans, mes cheveux sont devenus gris (que seront-ils à quarante ans ? je pensais l’autre jour à une perruque), et mon cœur n’a pas conservé beaucoup plus de jeunesse. En un mot, j’ai consumé mon été dans les jours du mois de mai, et je n’ai plus le goût des représailles. J’ai dépensé ma vie, intérêts et principal, et j’ai cessé de croire comme autrefois que mon ame fût invincible.

214. Jamais, — jamais, — non jamais à l’avenir ne descendra plus dans mon cœur cette rosée de jeunesse qui nous fait éprouver, à la vue de tous les objets agréables, des émotions ravissantes et nouvelles ; semblable à la ruche des abeilles, notre sein les tenait renfermées. Penses-tu que ce miel naissait