Page:Byron - Œuvres complètes, trad Paris, 1830.djvu/162

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perde ton souvenir, ô ma belle amie ! ou que j’aie une autre idée que la tienne. La médecine n’a pas de remède pour les chagrins de l’âme. » — (Ici le vaisseau fit un bond, et Juan sentit les approches du mal de mer.)

20. « Les cieux toucheraient plutôt la terre. » — (Ici il se sentit plus malade.) « Ô Julia ! que me font tous les autres maux ? — Au nom du ciel, donnez-moi un verre de liqueur. — Pedro Battista ! aidez-moi à redescendre. — Julia, mes amours ! — Plus vite donc, drôle de Pedro. — Ô Julia ! — Ce maudit vaisseau bondit tellement. — Chère Julia, tu vois que je t’implore encore ! » (Ici le vomissement l’empêcha d’articuler.)

21. Il ressentit ce froid malaise de cœur, ou plutôt d’estomac, qui, sans le secours du meilleur apothicaire, suit, hélas ! également la perte d’une amante, la perfidie d’un ami, la mort de ceux auxquels nous tenons fortement et qui emportent avec eux une partie de nos espérances : nul doute que dans ce cas Juan ne se fût montré plus sentimental, mais la mer faisait sur lui l’effet d’un violent émétique.

22. L’amour est un maître capricieux. Je l’ai vu résister à des fièvres dont il était la première cause, mais reculer devant un rhume, un refroidissement, et surtout redouter une esquinancie. Toutes les bonnes et nobles maladies ne l’intimident pas, mais les indispositions vulgaires le mettent aux abois. Il ne veut pas qu’un éternuement suspende