au Whist ; les hommes de nos jours avaient oublié que le grand Marlborough donnait joliment des coups de poings, quand, heureusement, sa vie a été publiée par l’archidiacre Coxe.
91. Milton est le prince des poètes — à notre avis : un peu lourd, mais divin dans tous les cas. C’était un indépendant, de son tems ; — un citoyen docte, pieux et continent en amour et à la table. Mais sa vie s’étant offerte sur le chemin de Johnson, nous avons aussitôt lu que ce grand pontife des neuf vierges avait reçu le fouet au collége, — qu’il était colère, et — mauvais époux ; la première mistress Milton ayant déserté son logis.
92. Voilà certes des faits bien intéressans ; comme le daim volé de Shakspeare[1], les épices de lord Bacon, la jeunesse de Titus et les premières aventures de César ; comme les fredaines de Burns (que va retracer fidèlement le docteur Currie) et celles de Cromwell : — mais bien que l’amour de la vérité inspire ordinairement aux historiens ces détails, et qu’ils les jugent fort essentiels à la vie de leur héros, il est rare qu’ils contribuent beaucoup à sa gloire.
93. Tout le monde n’est pas moraliste comme Southey, quand il prêchait dans le monde la Pantisocratie ; ou comme Wordsworth, non imposé, non salarié, quand il saupoudrait de démagogie[2] ses