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Page:Bystrzonowski - Notice nécrologique sur le général comte de Montebello, 1877.djvu/22

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par nature, facile à s’attendrir, était inébranlable dès qu’il s’agissait d’une chose grave, de sa conviction. Plein d’une douce tendresse pour sa femme, et d’une aimable bienveillance pour la mère de celle-ci, toute leur influence, celle de tout son état-major venaient se briser contre la conviction du général, contre ce qu’il regardait comme l’honneur du drapeau. C’est ce qui eut lieu lorsqu’une fois il lança un ordre du jour par lequel il blâmait sévèrement le gouvernement romain. Le ministre de la guerre, le maréchal Randon, dont on disait que, bien que calviniste, il était plus bienveillant pour le clergé que les ministres catholiques, parce que sa femme était sous l’influence des jésuites, blâma le général de Montebello. L’empereur prit connaissance de l’affaire, et, reconnaissant qu’il ne s’agissait pas d’une mince question de vanité, mais de la dignité de l’armée, non-seulement ne rappela pas le général de Montebello, mais il le décora alors de la grand’croix de la Légion d’honneur.

Lorsque la guerre de 1870 se préparait, le prince Napoléon, afin d’obtenir l’alliance de l’Italie, — la France devait avoir pour alliés l’Autriche, l’Italie et le Danemark, — obtint de l’empereur que la garnison française évacuât Rome en 1866 ; le général de Montebello revint alors en France et fut honoré de la dignité de sénateur de l’empire. Mais la loi sur l’ancienneté vint bientôt mettre fin à la carrière militaire du général de Montebello, le plaçant dans le cadre de réserve des généraux de l’armée.

Le général de Montebello laisse un fils qui porta le fanion du maréchal Canrobert pendant la guerre de