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Page:Bystrzonowski - Notice nécrologique sur le général comte de Montebello, 1877.djvu/21

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maîtriser bien plus par son tact que par l’emploi de la force.

La conduite du général de Montebello, sous le rapport politique, n’était pas moins exemplaire que sous le rapport militaire. Connu à la cour impériale pour son caractère indépendant et le courage civil de dire à l’empereur même une chose qui pouvait lui déplaire, il avait la même franchise dans ses secrets entretiens avec le saint-père. Après l’évacuation de Rome par les Français, le général de Montebello, encouragé par l’empereur, publia une brochure anonyme sous le titre : la Papauté et l’Italie. Elle renferme en grande partie le résumé des entretiens que le pape écoutait avec bienveillance et faveur. Il est permis de supposer même que, si ces avis eussent été mis en pratique, Rome fût devenue la capitale morale de l’Italie et n’en aurait pas moins possédé son intégrité efficace. Ce qui est exprimé ici en bloc paraîtra, il faut l’espérer, en détail : pour que le public puisse rendre une justice méritée au général, il faut que sa correspondance intime avec l’empereur pendant son commandement à Rome soit publiée. A maintes reprises, surtout après la mort de l’empereur, le général avait été sollicité par ses amis de faire imprimer cette correspondance, mais il s’y est refusé toujours, tant lui répugnait tout ce qui pouvait paraître ressembler à de la vanité ; dans cette âme noble, il n’y avait rien de petit. Et en effet, ce cœur vraiment chevaleresque était doué de toutes ces qualités qui font que, tout en étant considéré et respecté, elles forcent les hommes des classes supérieures ou inférieures à lui obéir comme à l’aimer. Montebello, tendre