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Page:Bystrzonowski - Notice nécrologique sur le général comte de Montebello, 1877.djvu/9

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néral de Montebello aimait à citer, parmi les personnes qui étaient pour lui les plus amicales, le prince Venceslas Lichtenstein et son neveu le prince Lichtenstein, marié à Mlle Sophie Potocka. Étant en de pareilles relations avec la première jeunesse autrichienne, Montebello prit avec elle l’engagement, d’après les us de l’ancienne chevalerie, qu’à la première trêve, dans une guerre future, ils déjeuneraient ensemble en bons camarades. Cela n’eut lieu qu’après Solferino.

De Vienne, Montebello parcourut le sud de la Russie, visita Odessa, où il lia des relations amicales avec le gouverneur général comte Woroncoff. Ensuite il alla à Moscou et y assista au couronnement de l’empereur Nicolas ; enfin il revint en France, passant par Cracovie ; c’est à cette date que remonte ma première connaissance avec lui.

A son retour à Paris, il y trouva les préparatifs de l’expédition d’Alger. Il comprit alors que lui, n’étant occupé de rien, avait des devoirs vis-à-vis de son nom et qu’il ne lui était pas permis de mener une vie oisive au moment où s’offrait une occasion de servir, non une famille ou un gouvernement, mais son pays, mais sa patrie. Une fois qu’il se fut fait ce raisonnement et acquis cette conviction, rien ne put l’ébranler, ni prières ni conseils, et Montebello s’engagea, dans un des régiments d’infanterie, destinés à faire l’expédition, comme simple grenadier. Sans entrer dans les détails de cette campagne, il suffit de faire cette remarque, que l’armée française, généralement se gardant mal, est sujette à des paniques de nuit. C’est ce qui arriva au camp de Staouli, où l’on se fusilla réciproquement.