Page:Byvanck - Un Hollandais à Paris en 1891, 1892.djvu/11

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durant quelques mois passés à Paris, soit entré si avant dans l’intimité des choses et dans le secret des âmes.

Je dirai, si l’on en veut croire un Parisien qui aime Paris comme un Italien du moyen âge ou du bienheureux quinzième siècle aimait sa ville, je dirai que M. Byvanck, doué de ce sens héréditaire du vrai qui anime tout l’art hollandais, découvre et dépeint avec l’exactitude d’un Téniers les coins littéraires de la capitale, cafés, brasseries, et la maisonnette rustique du chansonnier et le grenier du savant poète, où les in-folios montent sur les chaises semblables à ces monstres, témoins des antiques aventures de la terre, « qui devraient fuir la lumière du jour ». Vous pensez bien qu’un Téniers philologue est peu curieux d’étudier les belles-lettres dans les salons et l’éloquence à l’Académie. Le commentateur du Grant testament se plaît mieux sur le boulevard Saint-Michel, dans le café où il rencontrera un nouveau Villon. M. Byvanck a passé une bonne soirée au Chat-Noir, en écoutant Alphonse Allais, Georges Courteline et Maurice Donnay, qui y répandaient leur esprit subtil et leur divine fantaisie. Ils y tiennent école de sagesse, nous enseignant, avec une grâce renouvelée d’A-