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docteur edgar bérillon

les Français, dans la proportion de 19 sur 20, les caractères de la race gauloise.

Après lui, un autre observateur non moins consciencieux, William Edwards, dans une lettre publiée en 1829, sous le titre : Des caractères physiologiques des races humaines considérées dans leurs rapports avec l’histoire, est arrivé à la même conclusion que l’on peut retrouver les anciens peuples dans les modernes. Selon lui, il y a identité et continuité du type celtique à travers les populations intermédiaires qui ont habité la France.

Mon maître, Th. Ribot, dans son livre sur l’Hérédité psychologique, après avoir étudié les divers modes de transmission du caractère national par l’hérédité, arrive à la même opinion. Il admet que les Français d’aujourd’hui ne sont que les continuateurs des Gaulois de César. Il en trouve la preuve dans la conservation des mêmes qualités trop souvent contrariées par les mêmes défauts.

Si l’étude de la race française a permis à des auteurs dont on ne peut contester la valeur d’arriver à des conclusions aussi précises, les mêmes procédés d’examen peuvent-ils être appliqués avec fruit à la connaissance de la race allemande ? La réponse est d’autant moins douteuse que de temps immémorial le principal caractère des Allemands de pure race germanique, c’est-à-dire de la très grande majorité des habitants d’outre-Rhin, n’a cessé d’être la tendance à traduire leurs sentiments par des manifestations extérieures. L’Allemand est dominé par une impulsion irrésistible à objectiver, c’est-à-dire à exprimer ses sentiments par des démonstrations éclatantes, à extérioriser ses idées, ses opinions, ses croyances, ses aspirations par des symboles, à réglementer ses actes, ses gestes et ses altitudes et à les discipliner par des pratiques rituélistes. Une phrase souvent répétée par leurs écrivains est la suivante : Nous sommes le peuple de l’objectivité. C’est de cette objectivité même que je vais extraire les éléments les plus démonstratifs de la continuité et de la spécificité de la race allemande.


L’objectivité anatomique de la race allemande

I


Les Allemands sont-ils les représentants d’une race spéciale, reconnaissable à des caractères physiques fixes et spécifiques, et, par ce fait, différente des autres races ? Les intéressés ont eux-mêmes donné la réponse. Non seulement les anthropologistes et les ethnographes allemands démontrent que les individus de leur pays se rattachent par des liens et des caractères communs à une race distincte, mais ils tirent de cette constatation un profond sentiment d’orgueil. Ils pensent que les particularités dont la nature a doté cette race doivent lui assurer la domination sur le monde.

L’orgueil national allemand n’attend pas que les mérites de la race