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docteur edgar bérillon

Il m’est arrivé, dans un congrès international, d’être mis en rapport avec le professeur d’Allemagne le plus compétent dans la mesure des temps de réaction. Il s’est appliqué très consciencieusement à me démontrer tout l’intérêt qui pouvait résulter de la connaissance des Wortreaction (temps de réaction d’un mot) aussi bien que des Wortunterscheidunzeit, autre mot barbare qui signifie : temps de discernement d’un mot. Il n’est pas arrivé à me faire comprendre pourquoi, lorsqu’il suffit de trois secondes à un docteur en philosophie allemand pour avaler un demi-litre de bière, il ne lui faut pas moins de trois quarts d’heure pour saisir la signification d’un mot d’esprit.

C’est la constatation du temps consacré, sans aucun résultat pratique, à mesurer la durée des réflexes ou des diverses réactions motrices qui m’a amené à penser qu’il y aurait certainement plus d’utilité à orienter la psychologie vers l’étude comparée de la mentalité des races.

Le mot de race est surtout usité quand il s’agit de la classification ou de la désignation des animaux. Au contraire, lorsqu’il s’agit des hommes, une sorte de convention de bienséance en limite l’emploi à l’ethnographie et à l’anthropologie.

Les causes de cette limitation sont multiples. S’il est des races dont le nom éveille d’habitude des souvenirs d’humanité, de vaillance, d’esprit chevaleresque, il en est d’autres dont l’évocation implique presque fatalement l’impression d’une sorte d’infériorité, de déchéance ou même de déconsidération.

D’autre part, on rencontre dans les mélanges humains des personnes de sang plus ou moins mêlé, auxquelles il serait vraiment difficile d’assigner une place dans une race particulièrement définie.

La crainte de froisser involontairement des susceptibilités plus ou moins justifiées interdit aux hommes du monde et à tous ceux qui ne sont pas complètement indépendants, de s’aventurer sur un terrain aussi délicat. C’est ainsi que des considérations d’ordre diplomatique peuvent, dans de nombreuses circonstances, apporter des restrictions à l’esprit de vérité.

Mais, que les conditions de la vie habituelle viennent à se modifier, que, par exemple, le danger de la guerre menace les peuples dans leur liberté ou dans leur sécurité, la notion de la race réapparaît immédiatement avec toute sa force. C’est d’une façon irrésistible qu’elle se révèle dans les proclamations, dans les discours, dans la presse et jusque dans les conversations privées.

C’est que l’idée de la race n’est pas une vue de l’esprit, mais une entité. Une race, en effet, se compose d’un ensemble d’individus présentant des caractères communs, transmissibles par hérédité.

Les caractères communs aux individus appartenant à la même race se rattachent à diverses particularités d’ordre anatomique, physiologique et