Page:Cérésole - En vue de l’Himalaya.djvu/108

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l’autre jour, l’éléphant jouer voluptueusement avec sa trompe toute espèce de jeux délicats. Le développement de cet instrument merveilleux, de cette trompe ne serait donc — en passant par les nez et groins vaguement souples et préhensiles du porc et du tapir, — que le résultat de jeux moléculaires essentiellement aveugles, sans intention ni orientation, de ces mêmes jeux moléculaires aveugles et sans intention qui sont censés entraîner mécaniquement le mouvement de ma main au moment où j’écris, et où intuitivement, — par un procédé tout autre que l’analyse scientifique, — je sais de certitude absolue qu’elle obéit à l’intention d’exprimer une pensée. Cette trompe ne s’est pas faite « par hasard », pas plus que les pages précédentes ne sont groupées « par hasard ». Leur arrangement ne s’explique pas par un mécanisme réductible à des lois physico-chimiques, elles-mêmes essentiellement étrangères à toute finalité ou intention, et on se moque de nous en disant que cet arrangement « paraît » seulement exprimer une intention et être causé par elle. Peut-être y a-t-il confusion à parler d’intention à propos de l’évolution des êtres vivants. Il faut plus prudemment dire : un facteur essentiel, irréductible au mécanisme de lois données extérieurement, rigidement, et analogue au facteur « intention » qui caractérise essentiellement nos actions conscientes…

La trompe de l’éléphant, la nécessité de vouloir et de tenir ferme pour que le miracle d’un bon service se réalise, tout se tient.


Briques I. V. S. P.

Notre champ de cannes à sucre se transforme peu à peu, heureusement. À part les trois artères principales, qui ont 3 m 60 de large, tous les autres chemins ont la largeur mo-