Page:Cérésole - En vue de l’Himalaya.djvu/136

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La faculté de travailler (excepté pour les paysans qui luttent pour la vie) s’évapore ici par grande chaleur exactement comme l’eau de notre tank où l’on pouvait nager à son aise lors de notre arrivée et qui, à l’instant précis où j’écris, est en train d’expirer en rendant à l’atmosphère embrasée l’âme vaporisée de ses dernières flaques. Il n’y a plus que un ou deux hérons solitaires qui regardent mélancoliquement de leur œil tout rond s’éloigner les dernières molécules d’eau et les dernières grenouilles.

Schenker et Joe ont aussi aidé à ces jeunes gens, avant de commencer nos préparatifs de départ, qui touchent en cet instant à leur fin. Mais, depuis que notre départ par le « Conte Rosso », le 23 mai de Bombay est décidé, — ce qui nous oblige, avec les visites à faire encore en route, à quitter Sonathi le 12, — je n’ai plus insisté pour que nous, les Européens, continuions à rester dans la fournaise ou à en faire régulièrement le simulacre, du matin au soir.


12 mai.

Le Service est terminé depuis quelques jours et bien terminé, car au moment où nous partons, la vraie vie spontanée du nouveau village commence. Le feu que nous avons eu bien de la peine à allumer a « pris » maintenant et lors de ma dernière visite, j’ai eu la satisfaction profonde de voir non seulement les « Moussards » (une tribu spéciale d’intouchables) commencer leurs maisons dans le coin Nord modestement choisi par eux, mais aussi les gens de Bassauli, — qui bêtement et sous de mauvaises influences avaient décidé de ne pas venir, — trouver leur chemin de Damas et reprendre celui de Bochaha. Ainsi le quartier Ouest se trouvait complètement colonisé ; mieux que ça, devant l’affluence croissante,