Page:Cérésole - En vue de l’Himalaya.djvu/38

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le style de Gandhi. Et si les collèges catholiques aux Indes produisent beaucoup d’hommes comme P. — ou même quelques-uns seulement — on ne saurait adresser trop d’éloges à leur œuvre. P. a été inspecteur d’agriculture dans un des districts d’Orissa, en contact permanent avec les paysans, pour leur apporter de nouvelles semences et de nouveaux procédés. Il connaît admirablement leur mentalité, sait leur parler. Il a quitté le service du gouvernement pour des divergences d’opinions techniques en restant dans les meilleurs termes avec ses anciens chefs. Membre du Congrès, il a aussi été plus d’un an en prison. Après Gandhi, pour nous introduire généralement aux Indes, Rajendra Prasad pour nous recevoir plus particulièrement dans la région du tremblement de terre, nous ne pouvions guère souhaiter mieux pour être soutenus directement dans les villages, qu’un homme comme P. Perché sur sa digue, P. a aussi organisé un dispensaire qui rend de grands services à de pauvres gens qui viennent consulter le jeune docteur attaché au Centre.

Le trajet en auto dans la campagne indienne de village en village, samedi entre 4 h. 30 et 6 heures du soir, était comme un rêve. D’abord six ou sept kilomètres sur la route de Muzzafarpur à Sitamarhi, meilleure qu’en mai dernier mais bien médiocre. Elle franchit le Gandak, de nouveau à moitié vide maintenant, sur un assez misérable pont dont le tablier repose sur des flotteurs. C’est en fait un pont de bateaux. Toute cette région est menacée par le caprice et le déplacement compliqué du Gandak et de son collègue le Bagmati. Pas la peine pour un géographe consciencieux de marquer trop nettement leur position sur la carte, cette position varie constamment au hasard des passages qui s’ouvrent et qui se bouchent pour le plus grand ennui des riverains. On