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Page:Cérésole - En vue de l’Himalaya.djvu/48

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mensonge. C’est la leçon dont je m’efforce de me pénétrer en transportant mon fond de chapeau, chargé de trois mottes de terre, pas trop grosses, car elles n’y tiendraient pas.

D’abord le travail est tout à fait confortable, mais nous arrivons à une vaste brèche à franchir avec notre digue… et l’on ne peut trouver la terre pour la construire qu’en franchissant un fossé où l’eau vous monte jusqu’aux genoux. Divers systèmes peuvent être essayés : aller pieds nus à l’indienne… ça va très bien… il faut seulement prendre garde de ne pas perdre l’équilibre et s’étaler dans la « flotte ». Un autre procédé consiste à entrer dans l’eau avec ses bonnes solides chaussures européennes, admettant une fois pour toutes que l’eau y pénètre et en sorte librement. On est ainsi mieux protégé contre une blessure éventuelle par quelque vieille tige cachée dans la vase. Les pierres n’existent pas dans ce terrain. Quand il fait assez chaud, c’est un préjugé de ne pas vouloir entrer dans l’eau purement et simplement avec ses souliers et ses pantalons ! Je crois d’abord devoir sacrifier à ce préjugé en relevant mon pantalon bleu à la façon des matelots jusqu’au-dessus du genou. Mais l’inconvénient est que ce soleil de novembre est encore assez fort pour vous cuire la peau au rouge écrevisse. Cela me ramène au procédé qui consiste à laisser à ce vêtement son rôle protecteur complet jusqu’à la cheville, et à le tremper lui-même en toute sérénité.

Si pour se protéger du soleil on a besoin du casque, cela tranche la question de savoir si on portera le « tukri » sur la tête comme les Indiens ou autrement. « Autrement » s’impose. Mais alors le panier est l’instrument le plus inconfortable qu’on puisse imaginer à transporter dans le bras comme nous le faisons le premier jour. Immédiatement nous suggérons des procédés révolutionnaires, évoluant plus vite en