Page:Cérésole - En vue de l’Himalaya.djvu/77

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me rappellent Jules Verne, la Jangada et je ne sais quel marais fabuleux — la lumière hospitalière et amie du centre de Sonathi. Nous abordons au cœur du village et en dix minutes nous nous retrouvons « à la maison ».


Une opération de police.

Bien qu’il soit 9 h. 15 seulement, Joe est déjà profondément endormi. Mais bientôt tout le monde se réveille et l’on nous donne tous les détails concernant une affaire désagréable qui s’est produite pendant notre absence. Cinq hommes travaillant avec nous au Centre de Sonathi, dont deux domestiques permanents du Centre, ont été arrêtés lundi 17 à Sonathi à propos d’un vol avec effraction, commis à dix kilomètres de Sonathi. Cette arrestation s’est produite dans des conditions inouies d’absurdité, d’arbitraire et d’impertinence. Nous n’avons pas jusqu’ici la moindre raison de croire que les hommes soient à un degré quelconque auteurs ou complices dans cette affaire. La manière fantastique dont la police a opéré, paraît à elle seule confirmer leur pleine innocence et établir avec beaucoup d’autres faits la vraisemblance d’un coup monté par certains zamindars, gros propriétaires du voisinage, inquiets de l’influence que le Centre de Sonathi peut avoir dans leurs affaires, (nous payons des salaires un peu moins misérables que les leurs), et inquiets aussi à la pensée que les villageois inondés déménageraient dans des régions sèches, mais distantes des champs des zamindars, où ces villageois travaillent maintenant pour 11 centimes la journée. Il semble y avoir une curieuse complicité entre la police et les zamindars, dont certains ont déjà manifesté de diverses manières leur hostilité. Ce qui me confond, c’est l’incroyable stupidité de cette combinaison police-