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Page:Cérésole - En vue de l’Himalaya.djvu/82

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points pour que le sous-inspecteur soit noté exactement comme il le mérite.

Je répète à l’inspecteur que, lorsque on reconnaîtra, comme nous l’espérons, que les témoignages portés contre nos hommes sont de faux témoignages, ce qui nous intéresse spécialement, c’est qu’on établisse pourquoi et par qui ces fausses accusations ont été organisées.

Ce matin, à notre réunion du dimanche avec nos hommes, nous avons parlé longuement de l’affaire, et médité sur la nécessité pour tout le monde de dire la vérité et de développer dans la communauté ce respect de la vérité sans lequel la vie sociale est impossible.


En vue de l’Himalaya.

Nous avons vu enfin l’Himalaya !

Le 13 décembre, Joe qui n’est pas venu au chantier à cause de ses blessures, me dit quand je rentre qu’il croit avoir aperçu les cimes un instant avant le coucher du soleil.

Le 14 décembre, tous les deux nous revoyons cette ligne blanche dentelée qui ressemble en effet beaucoup plus à des montagnes qu’à des nuages. Avec la carte du guide Murray, je constate que nous sommes à 250 km. du sommet de l’Everest dont le sommet domine notre horizon d’environ 8 000 m.[1]. Hier samedi, 22 décembre, au lever du soleil,

  1. Dans une lettre du 2 février, Pierre Ceresole complète ces premières données : « Impossible de voir au monde un point de niveau plus élevé, dominant une plaine de niveau aussi bas (8 840 mètres d’une part et 50 de l’autre), voilà qui est vrai ; cela fait une différence de niveau de 8 790 mètres environ ; c’est tout à fait juste encore. Mais quant à parler pittoresquement d’une formidable paroi dressant ses 8 790 mètres au dessus de l’horizon, c’est faux, et l’on voit tout de suite pourquoi :