Page:Cérésole - En vue de l’Himalaya.djvu/84

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et d’avoir adopté en quelque sorte ce puissant sommet. Il restera définitivement gravé dans mon cerveau (comme la Dent d’Oche que j’ai vue pendant cinquante-cinq ans dominer le Lac Léman d’une certaine manière) sous la forme d’un pâle triangle de neige dominant le mouchet vert d’un palmier au-dessus des pauvres huttes d’un village de Sonathi, au-dessus des femmes en sari rose et des paysans, grands papillons blanc-gris courant pieds nus sur la route avec toute leur toile voltigeant dans le vent qui balaie la plaine. Grandeur majestueuse, humilité misérable. Un thème pour Chateaubriand.

L’Himalaya me ramène dignement à la seule nouvelle que certains de mes lecteurs tiennent peut-être à trouver dans ces longues pages :


Deux cadeaux de 50 000 roupies !

Notre projet — tout le plan de déménagement de vingt villages —, après n’avoir été, plusieurs semaines durant, qu’une ligne lointaine mais nettement distincte à l’horizon, à une hauteur formidable, notre projet lui aussi se précise, il se rapproche par pics successifs de la manière la plus saisissante.

Le 3 décembre, le Comité de secours du Bihar nous accordait son aide financière. Au lieu de nous accorder les 43 500 Rs que nous lui demandions, il nous informe officiellement qu’il ira volontiers jusqu’à 50 000 Rs, si nous voulons. Le rusé « commissioner » qui ne s’appelle pas pour rien « Scott » s’empresse de communiquer la nouvelle à son gouvernement qui tardait un peu à répondre, et celui-ci nous avise, par l’intermédiaire du Commissaire spécial, qu’il a pris une décision identique. Celle-ci nous est transmise par M. Scott à notre dernière séance d’avant-hier (vendredi 21 décembre).