toute espèce de musique étrange : trompette, ronflement de locomotive, pour s’amuser sous la direction du jeune sous-mahaut qui accompagne tout cela de joyeuses chansons et de discours et de lazzis joyeux. L’éléphant joue sur l’eau avec sa trompe, essayant et variant les effets possibles, et s’arrêtant tout à coup pour regarder d’un œil philosophique ce curieux instrument : sa trompe. Il la dresse devant sa tête et, de même qu’un bébé tombe en contemplation subite devant la pointe de son pied et le met brusquement dans sa bouche, de même Hati met, pour finir, sa trompe dans sa bouche et essaie, pour voir, s’il peut faire un nœud complet avec cet intéressant tuyau. C’est un spectacle merveilleux. Ce petit bonhomme brun, tout chantant, tout joyeux sur l’échine de l’énorme bête qui a l’air ravi de lui obéir.
Curieux exemple de l’action naturelle, toute puissante et irrésistible de l’esprit sur la matière. Bien entendu, cet enfant n’a pas le moindre crochet. Il parle gentiment, joyeusement à l’énorme masse qui obéit aussi naturellement que si c’était son propre cerveau qui commandait.
Comme vous voyez, toute affaire cesse devant ce charmant et saisissant spectacle : Hati et le jeune Hindou, l’un baignant l’autre.
J’ai passé une partie de ces derniers jours à faire, sur le terrain, de la géométrie, — d’approximation plutôt que de précision, — pour obtenir un plan suffisamment exact de notre parcelle afin de pouvoir disposer mes chemins et faire ma distribution en petits morceaux de 1 1/2 « Katha » (la Katha vaut 180 m2), chacun représentant la fraction mise gratuitement à la disposition de tout paysan des environs dont la maison est vraiment menacée par l’inondation.
Le chemin que je jalonne et inscris dans mon polygone