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ANNÉES D’ÉTUDES

Pierre Cérésole est né à Lausanne le 17 août 1879. Son père Paul Cérésole, qui fut colonel dans l’armée suisse, joua, dans le canton de Vaud, un rôle important. Juge au Tribunal fédéral et président de la Confédération suisse en 1873. Il avait épousé, en 1860, Mlle Emma Secrétan ; de cette union naquirent sept fils et trois filles. Pierre était l’avant-dernier. Il fut élevé dans une atmosphère de famille très chaude. Vie simple et gaie, largement ouverte aux choses de l’esprit.

Pierre perdit sa mère à l’âge de neuf ans. Blessure très profonde. Études classiques faites sans aucune peine — et sans aucune joie — au Gymnase de Lausanne.

En 1896, une expérience décisive que quarante-cinq ans plus tard il décrira comme une « consécration solennelle à la vérité »[1].

Dans l’automne 1897, Pierre Cérésole entre à Zurich à l’École polytechnique fédérale. Il y obtient au bout de quatre ans son diplôme d’ingénieur-mécanicien avec félicitations, et en 1903, le grade de docteur en philosophie, sur présentation d’une thèse sur un sujet de mécanique.

Son intérêt déjà avancé pour les grands problèmes de philosophie devient comme une obsession. Il entrevoit le moyen de démontrer par la voie des mathématiques l’inanité, l’impossibilité d’un déterminisme absolu. C’est là cet « argument » auquel ses Carnets font de fréquentes allusions et dont il poursuivra la mise en forme tout le long de sa vie en revenant toujours à ses études sur le calcul des probabilités.

À Göttingen, puis à Munich avec Röntgen, Cérésole poursuit ses études de mathématique et de physique. À son retour d’Allemagne, en 1908, il est chargé à Zurich, où son frère aîné professe depuis une douzaine d’années, d’un cours de mécanique rationnelle à l’École polytechnique. En mars 1909, on lui offre de continuer son enseignement : une belle carrière académique s’ouvre devant lui.

Il refuse, et saisit l’occasion qui se présente à lui de faire un séjour de quatre semaines aux États-Unis. Il quitte Lausanne le 13 octobre 1909 ; il ne rentrera en Suisse que cinq ans plus tard.

  1. Voir plus loin page 245.