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vivre sa vérité 1909–1912

AU JAPON

Le 3 septembre 1912, Pierre Ceresole quitte Honolulu, sur un vapeur cette fois, pour arriver au Japon après une traversée de trois semaines. Il débarque à Yokohama : « Une seule chose l’emporte sur l’hospitalité des Américains, celle des Suisses à Yokohama. »

À Tokio, il observe, et éprouve bien vite de la sympathie pour le peuple japonais. En mars 1913, il entre comme ingénieur dans la succursale de la maison suisse Sulzer frères à Kobé : « Ces gens et ces machines vont me rapprendre la régularité et la vie ; une belle machine Sulzer. — C’est parce que je me sens camelote que je suis content de vendre des machines qui n’en sont pas. » Il note avec humour le grand soin qu’on prend de son titre de docteur, comme d’une propriété de la firma. « Elle le ramasse chaque fois que je le laisse tomber. » C’est la première fois qu’il est en contact direct avec la grande industrie.

Mais l’horizon international s’assombrit de plus en plus. Ceresole voit avec tristesse l’énorme poids militaire qui pèse sur le Japon. Et la guerre éclate. Pendant un voyage de vacances, à Tokio, il décide de retourner en Suisse, où il pense pouvoir travailler pour son pays. Il quitte le Japon le 19 août 1914, s’embarquant à Nagasaki sur le Katori-Maru.

Au Japon

eeiLa royauté des hommes blancs dans cette salle à manger, méritée par quoi ?

Tout ce qu’on peut dire contre les Japonais, c’est que les mystères de l’excentrique et du tiroir à vapeur ont dû leur être révélés par l’Occident.