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ses. Le gars et la jeune fille, le père et la mère, les vieillards avec leurs souvenirs de joies semblables, et les enfants aussi, à l’exception des malades cloués sur leur lit de douleurs, tous ont une obole plus ou moins grande à sacrifier au plaisir.

Le dîner, cependant, n’est sûrement pas oublié.

D’habitude, ce jour-là, la même table réunissait, depuis longtemps, les deux familles Feller et Schweizerl. Mais, en cette année où se passe notre récit, le papa Teppen en avait dispose autrement. Pour prouver qu’il était reconnaissant de la noble action de Robert, le jeudi soir il s’était présenté à la forge et avait invité la mère et le fils à prendre part au festin qu’il offrait à ses ouvriers. Le Suisse Thomas avait été compris dans l’invitation.

C’avait été une agréable surprise pour Robert. Il pourrait voir Suzanne, librement, causer sans doute avec elle, dans l’intimité d’un bon repas ; puis il espérait bien faire un tour au village, pendant l’après-midi, avec celle qu’il aimait, et qui sait ? peut-être l’enlever dans ses bras au rythme d’une valse tournoyante. Quelle joie ! Et comme son cœur folâtrait ! Le soleil lui semblait radieux, la maison qu’a-