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LE FORGERON DE THALHEIM

— Mais il le fera certainement. Je lui souhaite une bonne et honnête femme.

— Et tu ne voudrais pas être cette femme ?

— Je n’y ai jamais songé.

Et l’entretien en resta là. Jean Schweizerl en savait assez. Georgette n’aimait pas Robert, — elle n’avait pour le forgeron qu’une franche amitié, rien de plus.

Mais alors, pourquoi cette tristesse ?

Dans la chambre commune de la tuilerie Teppen, une vingtaine de personnes avaient pris place autour d’une grande table qui ployait sous le poids des assiettes, des verres, des plats et des bouteilles. A l’une des extrémités trônait Joseph Teppen, ayant à sa droite la veuve Feller, le visage continuellement éclairé d’un bon sourire, et, à sa gauche, sa fille Suzanne, qui sentait, à côté d’elle, Robert, le forgeron de Thalheim, en bel habit sombre, le linge blanc, la joue vermeille, la main tremblante et le regard sérieux. Le reste de la table était occupé par les ouvriers, endimanchés, parmi lesquels se trouvait Thomas, tandis que sa maîtresse de maison Marguerite surveillait et dirigeait les fourneaux, assistée de la servante et de la femme du premier ouvrier.