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le forgeron de thalheim

personnes que ces paroles auraient pu intéresser :

— Cela ne sera jamais.

Qu’entendait-il par ces mots ?

Mais Joseph Teppen avait dit qu’on irait voir la fête, faire un tour au village ; et il ne rompait point ses promesses, le tuilier de Thalheim.

Il y avait foule à l’auberge de la Demi-Lune, quand les familles Teppen et Feller arrivèrent devant la maison, après avoir jeté un coup d’œil aux diverses curiosités éparpillées tout au long de la rue également pleine d’une cohue houleuse, enfiévrée, assez belle à voir sous ses habits de dimanche, à ce grand soleil d’automne clair, dans cet air calme et serein des jours d’octobre. Ce n’étaient que visages gais, cris de gamins, propos de joyeux gars, rires perlés d’une gracieuse jeune fille. Une mer de coiffes et de chapeaux, aux remous pittoresques, moirés, rouges, noirs, blonds, toutes les couleurs ; les toiles blanches des étalages, les grands tableaux appendus aux devantures des baraques à merveilles, les jeux de toute nature, les appels incessants des bateleurs, dont la voix enrouée creusait la poitrine, les saute-