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le forgeron de thalheim

La pauvrette ne répondit pas aussitôt.

— C’est que Robert me fait sincèrement pitié, dit-elle, à la fin, en maîtrisant sa violente émotion. Si elle avait remarqué le changement survenu dans la conduite de celui qu’elle aimait, elle ignorait encore, à ce moment-là, les visites du forestier à la famille Teppen.

— À voir ton visage, on croirait, vraiment, que cette nouvelle te cause de la peine. Georgette, je veux savoir enfin la vérité. Aimes-tu Robert, oui ou non ?

— Eh bien, franchement, non ! J’ai une bonne amitié pour lui, comme je te l’ai déjà dit, et c’est tout !

— Alors, que signifient tes paroles ?

— Mon Dieu ! Que te répondre ? Je plains Robert, comme je plaindrais un frère. Teppen a une grande influence sur sa femme. C’est lui qui donnera un mari à Suzanne.

— Peut-être as-tu raison. N’importe ! À la place du tuilier, riche comme il est, je n’aurais pas cherché bien loin mon gendre. Il était trouvé ! Si Robert et Suzanne s’aiment, pourquoi les séparer ? On ne fonde pas de bons ménages en brisant ainsi ces premières affections. Je crains bien, si M. Stramm en-