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le forgeron de thalheim

viii


Le surlendemain, la veuve Feller était ce qu’on appelle, en style familier, tout chose, du moins ainsi pensait l’ouvrier Thomas, en voyant la bonne femme aller et venir par la forge. Elle ne pouvait rester en place. Et puis toujours ces questions à son fils :

Tu crois qu’ils m’attendent ?… Es-tu sûr qu’ils me recevront bien ?… Que dois-je leur répondre si le père refuse ?… N’as-tu pas quelque crainte ?… Tiens, tu es ému ! Et elle parlait à voix haute, triste ou gaie, sans se lasser. Et lorsqu’elle avait perdu dix minutes, un quart d’heure, elle trottinait de nouveau à sa cuisine, jetait un coup d’œil à son fourneau, revenait et recommençait de plus belle. — Décidément, oui, il y a quelque chose dans la maison, se disait Thomas, que tout cela amusait.

Robert était sérieux comme un prédicateur anglican. Parfois, il est vrai, un léger sou-