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le forgeron de thalheim

— Il ne l’aura pas ! répliqua le bûcheron d’une voix sourde.

— Que signifient vos paroles ?

— Parbleu ! Suzanne t’aime et elle est vaillante, répondit Jean, d’une manière évasive.

— Oui, mais Teppen a la volonté tenace.

— N’importe ! Otto Stramm ne deviendra pas son mari.

— Mon pauvre Jean ! J’ai bien peur que le forestier n’arrive à ses fins. Il a le père pour lui ; c’est beaucoup.

— Espérons, Robert.

— Mais vous, que comptez-vous faire ?

— Moi ? Et un éclair brilla au fond des yeux sombres du brave homme. Ne me le demande pas, je n’en sais rien. Oh ! quand je songe à notre heureuse tranquillité envolée, que j’interroge l’avenir qui attend ma fille, je sens des colères, des fureurs emplir ma tête, me tourmenter le front. Et dire que j’étais sur le point d’oublier ! Il m’avait séduit aussi, cet homme. Il m’accablait de preuves de confiance. Je m’en explique la cause, à présent.

— Au moins ne vous laissez pas entraîner