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le forgeron de thalheim

est là, à ses côtés, et il murmure des mots d’espoir et d’amour.

— Hé ! qu’est-ce que cela ?

Robert n’a pu réprimer un soubresaut. L’oreille tendue, il cherche à saisir un bruit distinct parmi les divers bruits de la nature. Comme la détonation d’une arme à feu est venue jusqu’à lui.

Mais non, il s’est trompé assurément ; Jean veut méditer sa vengeance, et, d’ailleurs, le forestier est sans doute à la tuilerie. Pas de frayeurs ridicules !

— Tiens ! si je me trompais ?

La chambre de Suzanne donnant sur le jardin, du côté de l’étang, s’est éclairée soudain.

Robert approche. Elle est là. Un mot, un seul, et il s’en ira content, heureux. Personne dans les environs. Le désir de voir Suzanne est plus fort que sa volonté et que ces paroles de la jeune fille rapportées par la mère Feller, qu’il ne devait plus chercher à la revoir sans le consentement du père.

— Suzanne ! Suzanne !

Et, pour donner plus de succès à son appel, Robert a jeté contre la fenêtre quelques grains de sable. Une main écarte les rideaux, un