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le forgeron de thalheim

regard clair interroge la nuit. Le forgeron se place sous les rayons de lumière qui tombent de la fenêtre : il est reconnu.

— Robert, c’est toi !

— Oui, Suzanne. Pardonne-moi ! Il me fallait entendre ta voix pour être tranquille.

— Ne reste pas ! Mon Dieu, si le père le savait !

— Eh bien, n as-tu pas une bonne parole à me dire ?

— Robert, je t’aime. Mais mon père veut que j’épouse le forestier, bon gré, mal gré. Ce soir, il m’a annoncé que le mariage se fera dans deux mois. Mais que cela ne t’inquiète pas : je t’aime, Robert.

— Ah ! Suzanne, que ta confiance me fait du bien !

Est-il chez vous, ce soir ?

— Non, mais le père l’attendait.

— Au revoir donc ! Pense à moi.

— Toujours ! Au revoir !

Et Robert disparut dans l’obscurité, sentant tout à coup une haine mortelle contre Otto Stramm envahir son front et commander à ses facultés. L’un des deux était de trop, vraiment.