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le forgeron de thalheim

— Mais je suis innocent ! s’écria Robert.

Le même sourire reparut sur les lèvres du représentant de la justice. Il connaissait cette innocence-là.

La veuve Feller, attirée par le bruit des voix, entrait dans la forge.

— Eh ! grand Dieu ! fit-elle, que se passe-t-il ? Des gendarmes chez nous ? Qu’y a-t-il ? Que voulez-vous ?

À la vue de son fils, triste et la tête basse, un affreux soupçon pénétra dans l’esprit de la bonne femme.

— Robert, explique-moi donc ce qui arrive ? dit-elle encore.

Le forgeron ne répondit pas.

— Mais qu’as-tu ?

— Rien.

— Sont-ils ici pour toi ?

— Oui !

— Et tu n’as rien fait de mal ?

— Non, mère !

— Ô merci, mon Dieu ! Eh bien, ajouta-t-elle en se tournant vers les quatre hommes, que lui voulez-vous donc ?

Le juge, tout jeune dans ses fonctions, souriait toujours. Cette affaire allait le poser, commencer sa réputation. Le crime aurait