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le forgeron de thalheim

qui ne perdait pas un mouvement du jeune homme.

Robert hésita.

Le magistrat eut un léger sourire.

Il réitéra sa question.

— Oui, répondit Robert, je reconnais ce fusil, il m’appartient.

— Enfin !

— Un mot, monsieur ! L’arme est à moi, mais je suis innocent.

— Pour le moment, l’enquête est terminée, dit l’homme de loi.

Devant la maison d’école les rassemblements ne cessaient pas. On causait très vivement. Les uns étaient pour Robert, d’autres le condamnaient. Un si bon garçon ! — Un caractère exalté ! — Il aimait tant sa mère ! — Il avait trop d’ambition ! — Et simple et serviable ! — Oui, mais si orgueilleux ! — Quelle sotte idée d’aller tuer le forestier ! — La plus belle fille du monde ne vaut pas un coup de fusil. — Ah ! comme il a bien fait, terminaient ses partisans, les Allemands auront peur et leur morgue tombera. Ces dernières paroles se prononçaient tout bas.

Quant à Robert lui-même, enfermé dans la salle de la maison d’école et gardé à vue par