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Page:César - Le forgeron de Thalheim, 1885.djvu/221

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le forgeron de thalheim

— Quoi ?

— Hier soir, il est sorti sans m’avertir et il n’est revenu que bien tard. Où a-t-il été ? je l’ignore.

— Il n’a pas expliqué son absence ?

— Non.

Jean paraissait réfléchir.

Déjà il comprenait toute la noble conduite de son jeune ami.

— Mère Feller, reprit le bûcheron, racontez-moi un peu ce qui est arrivé.

— Ah ! mon Dieu ! je ne l’oublierai jamais. Ce matin, vers onze heures, attirée par un bruit de voix, je descends à la forge. Qu’est-ce que je vois ? Des gendarmes et des hommes en habits noirs qui faisaient subir un interrogatoire à mon pauvre garçon. Ensuite, ils lui ont ordonné de les suivre, ce à quoi il a été aussitôt décidé ; avant de partir, il m’a dit simplement : Mère, je jure sur ta tête que je suis innocent. Que je voudrais le croire ! Ses paroles avaient l’accent de la vérité. Mais, je vous le répète, hier soir il a été absent, et c’est hier au soir probablement que l’attentat a eu lieu. N’aura-t-il pas rencontré son rival, ce malheureux forestier ? C’est ce que je n’ose penser. Il est vif, et, par dessus tout, il détestait